Alice du fromage

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Billets qui ont 'Scola, Ettore' comme nom propre.

jeudi 20 mars 2014

Peu de choses

Depuis que le RER a changé ses horaires (interversion des trains traversant Paris avec ceux s'arrêtant à gare de Lyon), j'arrive plus tard à la Défense et je ne peux plus aller à la messe du lundi ou du vendredi. Je tente donc celle du jeudi midi.
Je n'avais jamais vu cette église (petite, presque une chapelle, la place a été surtout accordée aux lieux de rencontre plus qu'à l'église proprement dite) aussi remplie. Est-ce le midi, le Carême, la conférence qui doit avoir lieu ensuite, qui la remplit ainsi?
A La Défense, l'assistance est composée majoritairement d'hommes entre trente et soixante ans. Ça change.

Merveilleuse médiathèque de CE. J'y trouve Le Bal d'Ettore Scola. J'aime beaucoup Ettore Scola. Je voudrais revoir La Famille, aperçu un jour dans un gîte près de Narbonne (juin 2000, j'ai un repère), qui est dans ma mémoire peut-être déformante ce qui approche le plus l'étonnement de vivre dans un monde qui change tandis que nous ne changeons pas et nous nous souvenons de ce monde (de ces états successifs du monde) que nous pensions immuable. Les gens autour de nous considèrent que nous vieillissons, mais la réalité pour nous c'est que c'est eux et les lieux et les techniques qui changent.

Allemand. Compte non tenu de la langue, le sens du texte m'échappe de plus en plus. Mais qu'est-ce que Thiessen a bien pu vouloir dire? A mêler forme poétique à fond philosophique, on jette le trouble sur toute interprétation: cette formule-ci, faut-il la considérer sur le fond ou supposer que l'auteur a voulu conserver une analogie de forme pour l'euphonie? (Thiessen utilise beaucoup les refrains.)

Sombre histoire de chaussures de sport (la paire de Neuilly à la poubelle, la paire de Melun disparue, la paire "vie quotidienne" (la seule mettable, les autres étant destroy) restée au bureau (pour remplacer provisoirement la paire de Neuilly, si vous suivez)) qui fait qu'au final j'arrive en salle de sport sans chaussure dans mon sac et rentre à la maison (tant mieux).

mercredi 1 août 2007

Affreux, sales et méchants

Parc de la Villette, mardi 24 juillet.

A la fin de la projection, j'ai réalisé que cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un vrai film, un film qui ne soit ni gentil, ni joli, ni d'action, ni..., un film qui ne soit pas là pour faire plaisir, au réalisateur ou au spectateur, un film qui appartienne à tout ce qu'on veut sauf à la catégorie divertissement.

J'ai trouvé une critique avec laquelle je suis globalement d'accord, je la mets donc en lien ce qui m'évite de la paraphraser en la dénaturant: ici.

Le titre dit toute la vérité: les personnages sont affreux, sales et méchants. Que fait un spectateur confronté à des personnages affreux, sales et méchants? Il ne peut pas s'apitoyer (ils sont méchants), il ne peut pas condamner (la société ne leur a pas fait de cadeau, ils ne sont pas totalement responsables), il ne peut pas s'identifier (nous ne vivons pas dans des bidonvilles, nous qui allons au cinéma).
Alors le spectateur regarde, il écoute, il comprend parfois et partage quelques réactions, il rit, il est pétrifié d'horreur, il n'entrevoit pas vraiment d'avenir, le temps est immobile, dans la crasse et la lubricité.

Ce film tient magiquement en équilibre, il ne cherche pas à démontrer, il se contente de montrer. La misère, la crasse, la méchanceté, provoquent un sentiment de malaise et ce malaise se double d'un autre, celui de se rendre compte qu'on a envie de rire, qu'on rit, devant tant de bêtise, de roublardise, de ruse, d'obscénité comique dans son insistance. On voudrait croire qu'il s'agit d'une farce, d'une caricature, mais l'accumulation de détails, "de petits faits vrais", éloigne cette explication rassurante: il s'agit bien d'une vie possible. La mise en fiction est d'ailleurs minimale, tout le début du film n'est qu'une succession d'actes quotidiens qui ne constituent pas un récit, simplement la vie qui passe, puis prennent forme quelques anecdotes, quelques scènes, car il faut bien raconter quelque chose: la rencontre de Sybelle, le baptême, la vieille qui touche sa pension, la tentative d'assassinat, autant de scènes qui ne mènent nulle part.
La dernière scène se clôt sur la première, il n'y a pas d'issue, et la fillette du début, maintenant enceinte, vient prendre sa place dans le cirque infernal.

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